Fiche de lecture : Black out

Aujourd’hui, je souhaite vous parler d’un très bon livre sur le sujet à mon avis même si c’est une fiction. Le sujet principal est “l’électricité” et la dépendance que nous pouvons avoir à cette dernière pour organiser le monde moderne dans lequel nous vivons.

Il s’agit du livre traduit de l’allemand ” Black Out” de Marc Elserberg. Disponible sur le lien suivant (si vous souhaitez l’acheter sur Amazon merci de passer par le lien suivant pour soutenir notre travail vous paieriez le même prix).

Vendu à plus de 1,5 million d’exemplaires, ce livre est un chef d’œuvre sur la sensibilité des réseaux électriques aujourd’hui. Il est d’autant plus réaliste qu’il s’attache au travers des différentes personnes à bien décrire la situation, sans toute fois tomber dans un certain excès que l’on peut avoir avec d’autres livres, comme par exmple “Une seconde après” de William R. Forstchen . Ceci sans doute du au fait de la culture américaine de l’auteur beaucoup plus en proie à la violence.

Ce livre explique les conséquences d’une rupture d’alimentation électrique à l’échelle européenne. En effet, sans vous dévoiler l’intrigue du livre qui tient le lecteur en haleine. Notre héros se retrouve pris dans une succession d’événements qui montre à quel point sans électricité aujourd’hui plus rien n’est possible.

Plusieurs problématiques sont abordés, les problématiques liées au monde médical, à l’agricole, à l’approvisionnement de toutes les denrées de première nécessité, mais les problématiques purement électriques sont également traitées.

Le scénario reste aujourd’hui heureusement encore théorique. Mais il risque cependant un jour de pouvoir se produire du fait de l’installation en masse de nouveaux compteurs dits “intelligents” et surtout communiquant qui sont une nouvelle porte ouverte pour permettre le jeu des pirates informatiques ou hacker. Sachant que ces derniers ont déjà réussi à pénétrer dans le système informatique d’une station de traitement de l’eau potable et de modifier le taux de chlore injecté dans l’eau, heureusement à la hausse.

Ce qui est plus inquiétant suite à la lecture du livre est de s’apercevoir que finalement, nous avons un monde suffisamment complexe pour être dépassés par les éléments techniques de ces derniers.

Typiquement il est question du fonctionnement des centrales électriques dans le livre, les ingénieurs ne sont pas à même de comprendre qu’un logiciel informatique n’est que le reflet de la pensée de la personne qui l’a programmé dans un but précis et qu’il faut donc admettre de le remettre en cause, chose difficile aujourd’hui tant les écrans sont partout et envahissent notre quotidien.

Le seul point limitant du livre pour vraiment bien traité l’ensemble du sujet est la gestion du quotidien pour des personnes ne disposant d’aucune anticipation du sujet en amont. Il aurait pu être pertinent de s’arrêter plus longuement sur leur galère quotidienne, mais cela n’aurait pas forcement amené plus de profondeur au livre par rapport à l’intrigue policière qui nous pousse à lire la suite. Certains personnages manquent également de profondeur, mais cela n’enlève rien à l’aspect technique du livre qui est tip top.

Ce que je retiens de ce livre sont les choses suivantes :

  • Le système électrique est bien plus complexe qu’il n’y parait, il faut en effet un équilibre entre la production et la consommation en tout temps autrement le système tombe
  • Les systèmes informatiques ne sont pas sécurisés (cf. actualité), un tel scénario est donc envisageable surtout avec le déploiement à grande échelle des compteurs électrique communiquant en Europe (Linky pour la France)
  • Le consommateur est un point tout aussi faible que la centrale de production, cependant cela n’est pas pour les mêmes raisons, mais qui peuvent se compléter
  • Il est plus facile de faire tomber un réseau électrique que de le relever. Voir l’exemple récent en 2017 de l’Amérique latine.
  • Nos gouvernements ont beau avoir des plans de crises, sont-ils vraiment prêts et avec assez de moyens pour gérer la crise sur de la longue durée comme cela peut être le cas dans un scénario de perte électrique
  • Les communications sont quasiment impossibles aujourd’hui sans électricité.

    Quelques pannes électriques « historiques »
  • Nord-est des États-Unis, 1965 (14 heures)
    Le neuf novembre, la mise hors tension du réseau électrique unissant la côte entre les États-Unis et le Canada, suivie d’une défaillance des protections, entraîne un blackout qui touche 30 millions de personnes.
  • Argentine, 1976 (7 jours), Le blackout de Ledesma du 20 juillet est provoqué par les militaires pour pouvoir arrêter des opposants au régime.
  • New York, 1977 (25 heures), Un orage détruit un transformateur. 10 millions de personnes touchées. Une étude du Congrès a estimé que les dommages se sont élevés à 300 millions de dollars.
  • Canada, 1989 (9 heures), Un vent solaire provoque une coupure qui touche six millions de personnes.
  • Nouvelle-Zélande, 1998 (66 jours), Les fils électriques souterrains, détériorés, cèdent.
  • États-Unis, 2003 (jusqu’à 24 heures), Une surcharge du système entraîne la fermeture de 100 stations d’énergie électrique. 50 millions de personnes touchées.
  • Italie, 2003, Presque tout le pays, soit 57 millions de personnes, est touché par des dommages occasionnés par de fortes tempêtes qui font disjoncter les lignes de transit d’énergie de Suisse et de France.
  • Indonésie, 2005, 100 millions de personnes sont privées d’électricité en raison de la panne d’une ligne de transit à Java.
  • Europe occidentale, 2006 (30 minutes), En France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne, au Portugal,  en Allemagne et en Autriche dix millions de personnes subissent pendant une demi-heure les conséquences d’une erreur commise par une entreprise d’énergie électrique allemande.
  • Colombie, 2007 (quelques heures) 25 millions de personnes sont privées de courant pendant plusieurs heures à cause d’une défaillance dans une sous-station.
  • Barcelone (Espagne), en 2007 (presque 3 jours), L’incendie d’une sous-station prive 283 000 personnes d’électricité.
  • Brésil et Paraguay, 2009 (7 heures), Cette panne touche 87 millions de personnes. Elle est due aux dommages produits par un orage dans la centrale Represa d’Itaipú.
  • Chine, 2008 (10 jours), Quatre millions de personnes subissent les conséquences d’une coupure de courant provoquée par de forts orages.
  • Chili, 2010 (jusqu’à 2 semaines), Le 27 février 2010, un fort séisme prive 80 % de la population (environ 13 millions de personnes) d’électricité.
  • Inde, 2012 (2 jours), Le 31 juillet, l’Inde connaît l’un des pires blackouts de l’histoire : 760 millions de personnes sont touchées.
  • Argentine, 2013-2014 (plusieurs jours), Une forte vague de chaleur entraîne l’utilisation massive de l’air conditionné, qui entraîne à son tour de longues coupures de courant pendant les fêtes de Noël et du Nouvel An.

    Source : Les plus grosses pannes électriques de l’histoire de l’électricité

Les conséquences concrètes dans le cas d’arrivée d’un tel scénario :

  • De nombreux accidents suite à la perte de systèmes de support tel que les feux routiers
  • Plus d’ascenseur, de transports (routier une fois les réservoirs vides, aériens, ferroviaire)
  • Rupture de la chaine du froid
  • Plus d’hôpitaux et de soins complexes
  • Plus de réseaux téléphoniques et donc plus d’aide publique,
  • etc..

Concrètement que pouvez-vous faire en tant que citoyens pour vous prémunir face à ce risque “systémique” ?

Les solutions énergétiques peuvent faire l’objet d’un article complet, mais avant de vous laisser dévorer le livre je vais tout de même parler de quelques idées simples à mettre en place :

Avoir des solutions alternatives à l’électricité pour vous éclairer la nuit (exemple lampes de poche, frontales… avec des piles de rechanges)

Avoir au moins une solution de cuisson des aliments autre que l’électricité par exemple camping-gaz, système au gaz sur bouteille (le gaz de ville n’est pas une alternative satisfaisante, car les systèmes de sécurité fonctionnent avec de l’électricité il finira donc coupé), système au bois (barbecue, cuisinière…)

Avoir au moins une solution de chauffage ne nécessitant pas d’électricité pour fonctionner.

Avoir une source autonome de production d’électricité (solaire, hydraulique, éolien, groupe électrogène…) pour des usages simples tels que recharger un téléphone à plus complexe tel que maintenir un frigo en état de fonctionnement suivant vos besoins et votre budget.

Avoir des vêtements et couvertures chauds pour limiter le froid

Travailler dès aujourd’hui la performance énergétique du logement (c’est bon pour votre porte-monnaie, et l’écologie en plus)

Il sera question de manière plus détaillée de solutions alternatives pour être moins dépendant de la fée électricité dans un prochain article, car suivant la durée de la panne que vous anticipez les solutions ne sont pas identiques.

Et vous ? Avez-vous un plan en cas de rupture d\’alimentation électrique à court ? Moyen et long terme ?

Black-Out de Marc Elserberg

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